Dans le monde entier, des berceuses aident les enfants à trouver le repos. Normal : à la naissance, la plupart des bébés ne savent pas s’endormir seuls. Il faut dire que neuf mois de gestation les ont habitués à un doux balancement et à un environnement bien différent de celui qu’ils découvrent sur la terre ferme. Ainsi, les tout-petits s’assoupissent dans des écharpes de portage, des poussettes, des voitures, ou entre les bras chauds de leurs parents, mais plus difficilement dans leurs berceaux. Pour faciliter leur endormissement, on les laisse alors s’endormir sur soi ou au sein, on leur tient la main… Ces pratiques peuvent aider le nouveau-né, et c’est tant mieux ! Jusqu’à environ deux /trois mois, aucun bébé n’est trop gâté. Il faut par conséquent veiller à répondre aux besoins de son enfant, et cela passe par le contact physique, si rassurant pour lui.
Mais des mois voire des années plus tard, certains parents se retrouvent prisonniers de ces rituels de couchage. Et cela n’impacte pas que l’endormissement. Car lorsqu’il se réveille la nuit, l’enfant a besoin de retrouver les mêmes conditions pour se rendormir. Un micro-réveil, et hop ! Il vous réclame pour l’aider à trouver à nouveau le sommeil.
Alors comment accompagner peu à peu son enfant vers l’endormissement autonome ? Comment faire en sorte qu’il trouve le sommeil seul, dans son lit, et se rendorme paisiblement lors de ses micro-réveils nocturnes ? Voici quelques pistes qui vous aideront à mettre en place de bonnes habitudes de sommeil.
1-Écarter d’éventuels problèmes médicaux
Avant de chercher à changer vos habitudes, il faut s’assurer que votre bébé n’a pas de problème physiologique, qui l’empêcherait d’accéder à un sommeil de qualité.
Le reflux gastro-œsophagien (RGO), par exemple, est très inconfortable pour un bébé, et la sensation empire avec la position couchée. Voilà pourquoi les bébés qui souffrent de RGO préfèrent systématiquement dormir en écharpe ou dans les bras de leurs parents, à la verticale.
Les allergies, l’asthme ou l’apnée du sommeil, entre autres pathologies, peuvent également avoir un impact sur le sommeil. Pensez donc à parler de vos soucis à votre médecin, pour vous assurer d’écarter ces petits tracas avant de remettre en cause vos rituels.
2-Vérifier l’environnement de sommeil de votre enfant
On croit parfois, à tort, qu’il suffit d’habituer un bébé à dormir dans certaines conditions pour qu’il s’en accommode. C’est faux ! Certains bébés sont très sensibles au bruit ou à la lumière. Ainsi, pour mettre toutes les chances de votre côté, assurez-vous donc de faire le noir total dans sa chambre et de faire la chasse aux objets lumineux (une simple led sur un appareil électrique peut le perturber). Si la chambre n’est pas assez silencieuse et que vous ne pouvez pas mieux l’insonoriser, pensez aux bruits blancs qui peuvent couvrir les sons environnants.
Normalement, la sage-femme qui vous a rendu visite à la sortie de la maternité s’est assurée que le matelas du berceau ou du lit de votre enfant était de bonne qualité et suffisamment ferme. Si vous avez changé de lit depuis, faites à nouveau les vérifications vous-même. De même, la température de la chambre doit être assez fraîche (idéalement comprise entre 18 et 20°C).
Bien sûr, en plein été, on a parfois du mal à respecter cette dernière consigne : adaptez la tenue de votre enfant et l’indice de chaleur (TOG) de sa gigoteuse en fonction de la météo. S’il fait très chaud, il est également possible de le faire dormir en couche. Enfin, n’introduisez aucun objet dans le lit de votre enfant, à l’exception de la tétine si l’enfant en a une, et du doudou (pour des raisons de sécurité, à partir de 6 mois).
3- Créer une atmosphère apaisante avant le coucher
Quand on retrouve son enfant après une longue journée de garde, il peut être tentant de jouer avec lui et de chahuter un peu, pour le plaisir de le voir rire. Surveillez votre montre ! S’il est parfaitement acceptable de le faire à 17h30, ce n’est plus l’heure de s’adonner à des courses-poursuites lorsqu’il est 20h. Au contraire, commencez à créer une atmosphère apaisante dès que le repas approche. Musique relaxante, lumière tamisée… Tous les moyens sont bons ! Si vous avez des aînés, impliquez-les et demandez-leur, par exemple, de raconter une histoire à leur petit frère ou petite sœur.
Traquez également vos ennemis : les excitants comme les écrans, la caféine qui peuvent empêcher votre enfant de dormir. S’il est grand, attention aux boissons au cola, et au sucre en général, qui est un excitant naturel. Si vous allaitez, pensez à surveiller votre propre consommation de caféine, car certaines molécules passent dans votre lait. Éteignez les écrans au moins 2 heures avant d’aller au lit.
4- Veiller à ce que votre enfant ne soit pas trop fatigué
Quand un enfant peine à s’endormir, on croit souvent qu’il n’est pas assez fatigué… Alors que c’est parfois tout le contraire ! Il faut souligner qu’un enfant épuisé aura du mal à trouver son sommeil, car il sera trop énervé. On parle souvent de train du sommeil : lorsque le train est passé et qu’on l’a manqué, il faut attendre le prochain pour s’endormir. J’aime personnellement utiliser la métaphore du surfeur : pour arriver jusqu’au rivage, le surfeur doit chevaucher correctement la vague. S’il la prend trop tôt ou trop tard, il ne pourra pas glisser correctement.
Pour savoir quand prendre la vague (ou le train), fiez-vous aux fenêtres d’éveil recommandées en fonction de son âge. La fenêtre d’éveil correspond à la durée maximale pendant laquelle un enfant peut rester éveillé entre deux dodos.
ÂGE | Première fenêtre d’éveil | Deuxième fenêtre d’éveil | Troisième fenêtre d’éveil | Dernière fenêtre d’éveil |
6-8 mois | 01H30-02H00 | 02H00-02H30 | 02H00-02H30 | 02H30-03H00 |
9-12 mois | 02H30-03H00 | 03H00-03H15 | NA | 03H00-04H00 |
12-18 mois | 03H00-04H00 | 03H00-04H00 | NA | 03H00-04H00 |
18-24 mois | 05H0-06H00 | NA | NA | 04H00-04H30 |
2-3 ans | 05H0-06H00 | NA | NA | 04H00-05H00 |
3-6 ans | NA | NA | NA | 04H00-05H00 |
Posez-vous également la question : a-t-il suffisamment dormi au cours des dernières 24 heures ?
Un manque de sommeil peut, de manière paradoxale, provoquer des réveils nocturnes multiples, ou un réveil très matinal :
– jusqu’à trois mois, un bébé devrait dormir entre 14 et 17 heures.
– entre 4 et 11 mois, 12 à 15 heures
– entre un et deux ans, 11 et 14 heures
– entre 3 et 5 ans, 10 à 13 heures
– et après 6 ans jusqu’à treize ans, 9 à 11 heures
Ces données doivent être vues comme des recommandations, mais si votre petit montre des signes de fatigue (il bâille ou se frotte les yeux, par exemple), il faut bien sûr le coucher plus tôt et lui permettre de se reposer quand il le demande !
5- Habituer votre enfant à sa chambre et à son lit
Si l’enfant a sa propre chambre (pour rappel, l’OMS recommande que l’enfant partage la chambre de ses parents jusqu’à ses 6 mois), aidez-le à l’apprécier. Pour commencer, jouez avec lui dans cette pièce pour qu’il s’y sente bien. Puis au moment du coucher, faites en sorte qu’il s’endorme dans son lit. Couchez-le somnolent mais éveillé. De cette manière, il prendra la mesure de son environnement, il comprendra où il se trouve, et ne sera pas perturbé en cas de réveil. Enfin, évitez à tout prix de l’endormir dans vos bras, car au moindre réveil nocturne, il y aura de fortes chances pour qu’il vous réclame.
6- Mettre en place un rituel de coucher
Outre le fait qu’il faudrait toujours coucher votre bébé ou enfant au même endroit, il est bon de mettre en place, dès que possible, (à partir de 4 mois) un rituel de coucher. L’enfant fera ainsi une association d’idées : histoire + câlins = dodo. La routine apaise bébé et le rassure, grâce aux repères que vous lui fournissez. Elle contribue à baisser son niveau de stress, et donc à favoriser l’endormissement. La routine peut inclure un temps de lecture, de chanson, de câlin, de mots doux… À vous de créer votre moment à vous.
7- S’aider d’objets fétiches
Les bébés viennent au monde avec divers réflexes dits « archaïques ».
Parmi eux, le réflexe de Moro provoque un sursaut caractéristique, pendant lequel le tout-petit se retrouver bras écartés. Certains bébés sont plus dérangés que d’autres, par ce réflexe, qui peut les réveiller jusqu’à plusieurs fois par jour et par nuit. C est pourquoi l’emmaillotage peut aider à limiter ces désagréments : emballé dans un grand lange, votre bébé sera maintenu comme dans l’utérus, ce qui contribuera à lui prodiguer un sentiment de sécurité. Attention cependant, demandez à une sage-femme de vous apprendre la technique de l’emmaillotage, afin de la pratiquer en toute sécurité.
Comme mentionné plus haut, les enfants sensibles au bruit peuvent bénéficier d’un appareil générant des bruits blancs. Choisissez-en un doté d’un capteur de pleurs, qui s’active dès que votre bébé se met à grogner. C’est parfois très efficace !
Bien sûr, parmi les grandes stars de l’endormissement, on pense au doudou (pas avant 6 mois), idéalement imprégné de l’odeur de maman. Aussi appelé « objet transitionnel » par les professionnels, il aidera tout particulièrement bébé à faire face à des crises importantes, comme l’angoisse de la séparation (autour 8 mois). La tétine (ou suce, ou sucette), aide de son côté à combler le besoin de succion de bébé.
Enfin, la veilleuse peut aider les plus grands (la peur du noir n’existe pas avant deux ans). Attention à la choisir de couleur rouge, ou au moins jaune, mais jamais verte ni bleue – les lumières bleues envoient un signal d’éveil au cerveau et pourraient avoir l’effet inverse de celui qu’on attend.
Pour en savoir plus :
8- Se faire aider par un spécialiste en sommeil
Si vous avez essayé tout cela, que votre enfant ne s’endort toujours pas seul, et que cela vous épuise, n’ayez pas peur ni honte de demander de l’aide ! Les coachs en sommeil infantile sont formés pour aider les enfants jusqu’à 6 ans à faire face à leurs problématiques de sommeil. Le coach identifie quelles sont les béquilles sur lesquelles l’enfant s’appuie pour s’endormir, et trouve comment les remplacer de manière transitionnelle, jusqu’à atteindre l’endormissement autonome. Il aide les parents à réduire progressivement leur degré de présence dans la chambre de leur enfant, jusqu’à ce que ce dernier s’endorme parfaitement seul. C’est un appui pour les parents, qui trouvent en lui un guide, qui voit la lumière au bout du tunnel et aide à ne pas baisser les bras (car la clé d’un accompagnement au sommeil, on ne le répétera jamais assez, c’est la constance et la persévérance !).
Vous souhaitez avoir plus d’informations sur les accompagnements en sommeil infantile ? Je m’appelle Valérie Carlier et je suis certifiée Gentle Sleep Coach pour les enfants de 0 à 6 ans. Je serais ravie de vous aider à régler le sommeil de vos p’tits loups, et vous offre un appel découverte, où nous pouvons faire connaissance et identifier ensemble votre problématique spécifique. À bientôt !
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